Mon premier vol "coqueluche"

Publié le par Steve Roh

Bonjour à tous,

 

J'ai reçu mercerdi un coup de téléphone d'un ami pour une demande assez particulière. Sa fille est atteinte de la coqueluche et a des quintes de toux énormes depuis quelques semaines. Son pédiatre, qui n'avait jamais vu une coqueluche autant persistante, a proposé aux parents de faire un "vol coqueluche".

Ayant déjà lu des articles et récits de vol concernant ces vols contre la coqueluche, j'ai tout de suite été intéressé à lier l'utile à l'agréable et ai accpeté avec plaisir de réaliser un vol de ce genre. Rendez-vous est donc pris le lendemain, car la situation devenait fatiguante et pénible autant pour la petite Julie que pour ses parents.

Je passe donc ma soirée à me documenter sur cette maladie et sur la méthode à adopter pour ce genre de vol. Dans les grandes lignes, il faut monter à une altitude de 10'000-11'000 pieds environ (3000-3500m) et y rester au moins 45 minutes avant de redescendre, en effectuant un pallier à 5000 pieds.

 

La petite arrive donc, accompagnée de sa maman et de son grand-père.

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La jeune passagère était un peu craintive, mais bien décidée à en finir avec sa maladie.

 

On embarque et c'est parti pour une montée à environ 600ft/min jusqu'au FL110. Décollage de Sion et direction le lac Léman et le plateau suisse. J'avais imaginé l'éventualité de profiter pour survoler les Alpes, mais les vents se renforçant, j'ai préféré opter pour un itinéraire plus calme.

 

Durant la montée tout se passait à merveille. Conditions météo parfaites, paysage et couleurs magnifiques et la petite papotait dans son casque quasiment sans s'arrêter.

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Puis est survenu une de ces fameuses quinte de toux qui lui gâche la vie depuis de nombreuses semaines. Sa maman à ses côtés, je ne m'en suis pas occupé et ai continué la montée mais c'était tout de même impressionnant. Ca a duré 5 minutes, mais la maman avait tout prévu et la situation s'est rapidement calmée.

Julie s'est ensuite gentiment endormie dans les bras de sa maman pour quasiment tout le restant du vol.

 

Arrivé au FL110 je contacte Genève Info car je m'approche de la sortie de la zone Alpes (max FL130 avant l'espace D) et l'espace D sur le plateau suisse débute au FL100. Je demande si je peux continuer au FL110 mais le contrôleur me conseille tout de même de descendre au FL100 car les zones militaires sont actives et le trafic assez important.

 

Nous continuons donc au FL100 en direction de Fribourg puis du lac de Thoune. Le paysage est magnifique. Je profite de mon côté du pilote automatique du Robin et "m'amuse" à faire quelques calculs en jouant sur les VOR de Fribourg et de Willisau (habitué à voler surtout dans les Alpes, j'utilise rarement le pilote automatique et encore moins les VOR, donc un petit refresh m'a fait du bien !)

 

En approche de Thun deux FA-18 passent 2000ft au dessous de nous (on avait été avertis par Genève Info au préalable; c'est dans ces moments-là qu'on se dit que même si ce n'est pas obligatoire, c'est toujours sympa de contacter une Info car nous aurions tout de même été bien surpris si nous n'avions pas été avertis). On en profite pour les mitrailler (avec nos appareils photos :-)) et on entame le retour par le même chemin.

 

La petite se réveille lors de notre descente, vers 5000ft, alors que j'effectue un pallier de 5min environ, puis tout le monde se retrouve quelque minutes plus tard sur la terre ferme.

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Le lendemain, la maman de ma ptite passagère m'a informé que cette dernière a passé sa première nuit depuis de nombreuses semaines sans grande quinte de toux, ce qui fut un énorme soulagement à la fois pour ses parents et bien évidemment pour elle également. Depuis la situation s'est gentiemment améliorée et continuera certainement sur la bonne voie !

 

Des preuves médicales n'ont jamais été démontrées concernant les bienfaits de ce genre de vol. Cependant, le changement de pression et la diminution de l'apport de l'oxygène favorisent apparemment la guérison de cette maladie. Je suis même tombé un document de 1957, écrit par un médecin, qui explique en détails les étapes du vol à respecter pour mener un vol "coqueluche" à bien. Ce genre de vol était d'ailleurs même remboursé par la caisse maladie en France ! Autant dire que ses effets étaient tout de même assez reconnus.

Si des personnes sont intéressées par plus d'information, contactez-moi ou voici déjà un document qui reprend pas mal d'informations sur la coqueluche et le vol que nous avons effectué : http://www.aviation-languedoc.com/vol_coqueluche.html

 

 

A bientôt !

Publié dans Vol réel

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P
En 1971, ayant la coqueluche à l'age de 8 ans et vivant à Thonon, le medecin avait conseillé un séjour d'une semaine en montagne, à plus de 1200m d'altitude. Après seulement 24h il y avait déjà une amélioration et au bout de 5 jour c'était tout bon.
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S
Bonjour !<br /> J'espère que votre blog est tjrs actif et que vous lirez ce message rapidement ;-) Votre article est fort intéressant car mes 2 filles ont la coqueluche et je souhaiterai justement faire un de ces vols. Est-ce envisageable ? Pourriez-vous me contacter au 079/352.9523 ? Merci beaucoup. Sabine P.
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P
J'apprécie votre blog , je me permet donc de poser un lien vers le mien .. n'hésitez pas à le visiter. <br /> Cordialement
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P
J'apprécie votre blog , je me permet donc de poser un lien vers le mien .. n'hésitez pas à le visiter. <br /> Cordialement
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A
Bonjour Steve<br /> À la suite d'une demande pour faire un "vol coqueluche", j'ai exploré internet. Votre blog m'a particulièrement intéressée. J'ai effectué ce vol, avec plaisir je dois l'avouer, et ai fait un petit<br /> compte rendu sur le site du club (http://www.aeroclubdesdeuxsevres.org/index.php?page=vol-coqueluche) en citant votre expérience. À mon tour de vous en faire part.<br /> Bien cordialement.<br /> Anne
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